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dimanche 24 mars 2024

Un coureur de Carrouges champion de France de cross-country

 

    L'équipe de la J.A. Carrouges : 24 Galpin, 25 Leguey, 26 Hay, 27 Amelin, 28 Chevalier

Le dimanche 25 mars 1912 à Bellevue dans l’ouest parisien, sur 10 kilomètres, se dispute le championnat annuel de cross-country organisé par la FGSPF[1]. Cest la 9e édition de ce National des patronages. Douze régions sont représentées par 83 coureurs. La Jeanne d’Arc de Carrouges est la seule société de l’Union régionale de l’Orne a avoir envoyé des coureurs qui se présentent avec un maillot blanc rayé ciel.

Le départ a lieu à 15 heures au bas de l’Avenue du Château. Le circuit se poursuit dans les sous-bois des Fonceaux puis aborde une série de croupes et de ravins (de véritables montagnes russes) qui conduisent à l’Étoile de Sèvres pour rentrer par de nouveaux sous-bois au point de départ[2].

Dès le départ, Charles Galpin de la J.A. Carrouges prend la tête de la course, il ne la quittera plus[3]. Après 40 minutes et 50 secondes d’effort il triomphe devant les 76 autres coureurs qui terminent l’épreuve, et il est alors déclaré Champion de France. Au classement par équipes, remporté par l’Arago Sports Orléanais, la J.A Carrouges se classe 6e sur 24.

 Les dix premiers de la course :

1er Galpin (Jeanne d’Arc de Carrouges)

2e Dufossé (Espérance de Versailles)

3e Grandjean (Etoile des Deux-Lacs, Paris)

4e Vignaud (France des Lilas)

5e Ginouvez (Etoile des Deux-Lacs, Paris)

6e Prudhomme (Arago Sports Orléanais)

7e Degrigny (Arago Sports Orléanais)

8e Basseville (Jeune Garde de Saint-Quentin)

9e Pelletier (Jeunes d’Arcachon)

10e Givet (Union Colbert de Seigneulay)

Le classement des autres coureurs de Carrouges : Jules Leguey termine 23e, Louis Amelin 51e, Émile Hay 59e et Chevalier 68e. Leguey aurait terminé dans les 6 ou 8 premiers sans un accident qui lui a causé 7 à 8 minutes de retard nous rapporte le Journal de l’Orne[4].

Les coureurs de la J.A. Carrouges

En 1912, Charles Galpin, natif de Boucé, est le vétéran de l’équipe, il a 28 ans. Il est journalier et habite avec sa femme et ses deux enfants à la Corbinière, un village de la commune du Ménil-Scelleur (entre Boucé et Carrouges). Il est décédé en 1969 à Carrouges

Émile Hay, né aux Faux à Ciral, a 25 ans en mars 1912. Il est maréchal-ferrant, et il vient tout juste de se marier[5]. Dans les années 1920 il travaillera au Haras-du-Pin. Au début des années 1930, on le retrouve brigadier à la station du Haras à Carrouges.

Jules Leguey a 20 ans. Natif de Carrouges, il est alors domestique chez un cultivateur à Fiaudre, commune de Sainte-Marguerite-de-Carrouges. Sans doute très actif dans la société la Jeanne d’Arc de Carrouges il est signalé comme moniteur[6]. Plus tard il sera épicier. Il est décédé en 1956 à Argentan.

Louis Amelin est né à Carrouges, il a 18 ans et demi en mars 1912. Il habite, avec ses parents cultivateurs, aux Arcis à Chahains. La mention honorifique ‘Mort pour la France’ lui sera décernée après son décès le 14 février 1916 lors de combats à Maisons-en-Champagne dans la Marne.

Alphonse Chevalier, le plus jeune de l’équipe, a à peine 16 ans. Il habite chez ses parents, rue Saint-Martin à Carrouges.



[1] Fondée en 1898, la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) regroupe les clubs sportifs mis en place au sein des patronages catholiques. En 1947, elle devient la Fédération sportive de France et, depuis 1968, la Fédération sportive et culturelle de France.

[2] Journal de l’Orne, 30 mars 1912, page 4.

[3] La Croix, 26 mars 1912, page 3.

[4] Journal de l’Orne, édition citée.

[5] Le 6 février 1912 à Lalacelle (Orne) avec la demoiselle Marie-Louise Émilienne Molay.

[6] Journal de l’Orne, édition citée.

samedi 23 mars 2024

Les vanniers de la Chaux et de Joué-du-Bois


Qu’est-ce qui a bien pu inciter des vanniers du département de la Manche à venir s’installer dans deux petites communes de l’Orne au milieu du XIXe siècle ? Sans doute des raisons économiques, l’activité de la vannerie était alors en plein essor. Mais, certainement aussi une opportunité, celle d’un terrain propice où faire pousser l’osier, du moins le pensaient-ils. Quoiqu’il en soit ils y ont fait souche.     

Aux confins de la Chaux et de Joué-du-Bois, nous sommes sur un territoire où des collines aux pentes douces alternent avec des vallées irriguées par de petits ruisseaux. À propos de cette région l’abbé Macé écrivait « En nombre d’endroits, les vallées s’étranglent, par le rapprochement des coteaux, et avec peu de travail, on a pu autrefois, former de nombreux étangs qui furent des réservoirs d’eau de quantité de forges et de moulins»[1]. Un coin où l’eau est donc en relative abondance. Certes, il n’y en a pas eu assez pour faire fonctionner une grosse forge, mais il y en a eu suffisamment pour que perdure pendant plusieurs siècles une activité de petite métallurgie comme en témoigne d’ailleurs la toponymie : le Fourneau, la Poêlerie, la Fendrie, la Ferrière ... Toutefois au fil du temps, cette activité qui nécessitait aussi énormément de bois n’a plus été rentable et a périclité. Elle a quasiment disparu au milieu du XIXe siècle[2]. L’endroit conservait cependant ses caractéristiques de milieu humide, avec ses cours d’eau et ses vallées au sol tourbeux, où pouvait pousser des saules qui auraient pu faire le bonheur des vanniers. C’est sûrement ce qui a conduit à l’essai de la culture de l’osier près de l’étang du Fourneau[3] évoqué par Xavier Rousseau[4].

Les vanniers de la Manche

À la même époque, vers 1850, des petits agriculteurs du bassin du Lozon[5]  fabriquent de la vannerie. Pour beaucoup c’est un travail d’appoint. Cela fait un demi-millénaire que leurs ancêtres pratiquent ainsi [6]. Mais cette activité secondaire va rapidement se transformer en raison du développement des transports. En effet, l’amélioration de la qualité des routes et l’acheminement des marchandises par chemin de fer, notamment, vont faciliter l’écoulement de la production de vannerie, et surtout accroître la demande de toutes sortes de mannes et paniers pour les produits de l’agriculture et de la pêche. De nouveaux débouchés vont ainsi être offerts aux vanniers. Une opportunité que certains vont s’empresser de saisir, tel Auguste Duboscq, qui tenait une mercerie à Rémilly-sur-Lozon. Et qui, parce que ses clients utilisent le troc pour le payer, en paniers d’osier, décide en 1864 d’en faire le négoce. Auguste Dubosq entreprend alors de construire un bâtiment pour stocker l’osier et il revend ses paniers aux commerçants du coin pour transporter leurs produits. Duboscq a employé, la première année, entre 40 et 50 vanniers, qui travaillaient chez eux en famille. Vingt ans plus tard Duboscq aura réussi son affaire[7] et sera toujours qualifié de négociant[8]. En 1901, Auguste Duboscq finit par passer la main à son gendre Alfred Lehodey. Les deux noms sont alors accolés et la vannerie Duboscq devient Lehodey Duboscq gendre et successeurs.

Mais Auguste Duboscq n’a pas été un cas unique, d’autres établissements de production et de vente en gros de paniers se sont créés, à Lozon dans la Manche, au Molay-Littry dans le Calvados[9]. De quoi offrir des perspectives bien au-delà de Rémilly et ainsi encourager les plus téméraires à s’éloigner un peu pour créer leur propre entreprise de vannerie. Car pour travailler, le vannier n’a pas besoin d’un investissement lourd. Il se contente d'un outillage assez restreint : un fendoir[10], quelques poinçons, un couteau … En fait son outil principal est sa main. Il a aussi besoin, bien sûr, de l’osier, et d’un peu de noisetier ou de coudrier pour constituer l'armature des paniers. 

                                                         Fendoirs artisanaux de vannier

Les premiers vanniers arrivent à la Chaux

Mais revenons du côté de la Chaux et Joué-du-Bois. La conjugaison d’un endroit propice à la culture du saule avec les nouvelles facilités de commerce offertes aux vanniers peut sans nul doute expliquer des raisons pour lesquelles, au milieu du XIX siècle, des gens originaires de la région de Rémilly-sur-Lozon sont venus s’installer au Fourneau[11]. Les premiers sont un jeune couple, Jean Lepoury et Modeste Lepage. Nous situons leur arrivée entre août 1864 et novembre 1865[12], probablement à l’instigation d’Auguste Duboscq, étant donné les qualités d’entrepreneur de ce dernier. En tout cas le lien avec l’entreprise Rémilly-sur-Lozon existe à la fin des années 1870, comme on peut le déduire à la lecture d’un entrefilet paru dans un journal régionnal près de soixante ans plus tard[13].

Peut-être aussi que Jean Lepoury a participé, ou même a-t-il conduit, l’essai de la culture de l’osier près de l’étang. Une tentative qui finalement échouera, nous dit Xavier Rousseau[14], sans donner plus de précision sur cette expérience.

En 1866, le couple Lepoury vient d’avoir un enfant[15], et réside au village du Fourneau à Joué-du-Bois. Avec eux habitent Jean Louis Marin Touroude et Louis Marin Lepage. Ces derniers sont originaires de Rémilly-sur-Lozon et sont également vanniers[16]. Il est fort probable qu’ils soient arrivés en même temps que le couple Lepoury, car la vannerie nécessitait de le la main-d’œuvre, surtout si le projet était de mettre en place et entretenir une oseraie[17].

L’ancrage à La Chaux et Joué-du-Bois

Six ans plus tard[18], Jean Lepoury est toujours au Fourneau. Il a maintenant comme employés : Louis Lepage et son frère Charles, Michel Ginard et Jean Bucaille. Tous arrivent de Remilly, ils connaissent certainement le métier, parce que si l’on a vu que la main était l’outil principal, on ne peut pour autant s’improviser vannier. Aujourd’hui, le métier demande un apprentissage d’au moins deux ou trois ans, il faut aussi pas mal d’adresse qui vient en général avec la pratique. Autrefois on était bien souvent vannier dès le berceau, la technique s’acquérait en famille au cours de l’enfance.

En 1876, culture de l’osier ou pas, la petite entreprise de Jean Lepoury continue de prendre de l’essor à Joué-du-Bois. Si tant est que l’entreprise lui appartienne, car on ne connait pas la nature exacte du contrat qui le lie à Dubosc. Toujours est-il qu’il est qualifié de patron[19] et qu’au moins six ouvriers travaillent avec lui. Leur origine s’est diversifiée, ils ne viennent plus seulement de la Manche. Désormais il semble que l’on forme aussi sur place. Ainsi il y a au moins un ouvrier natif de Joué-du-Bois dans l’effectif. Toujours selon Xavier Rousseau, la vannerie du Fourneau aurait compté jusqu’à 8 à 10 ouvriers. Ceci est confirmé par les relevés effectués dans les recensements. Car même si on ne trouve jamais simultanément autant d’individus recensés avec la profession de vannier, certains qualifiés ‘cultivateur’ ou ‘journalier’ exerçaient sûrement la double activité au gré des besoins, l’hiver par exemple lorsque que le travail des champs devient moins exigeant. Et ce d’autant que la vannerie se prête aisément au travail à domicile, l’occasion par ailleurs de mettre femmes et enfants à contribution.

En 1869, Louis Lepage[20], venu de Rémilly, a épousé une fille de Louis Lagrue[21], un cultivateur de la Chaux. Quelques années plus tard, Théodore Bidault, ouvrier vannier chez Jean Lepoury[22], devient le beau-frère de Louis Lepage, en se mariant avec une autre fille Lagrue[23]. Les vanniers vont ainsi s’ancrer dans la région. Et s’il n’était plus question de produire de l’osier, il était malgré tout possible d’en faire venir et ainsi de poursuivre une activité rentable. Ces vanniers avaient en effet conservé leurs relations avec les négociants de la Manche, tel Auguste Duboscq de Rémilly, et la concurrence était quasi-inexistante dans les alentours.

En 1881, hormis Louis Lepage qui demeure encore à la Chaux, on retrouve les autres vanniers installés au village de la Fontenelle à Joué-du-Bois. Jean Lepoury y emploie alors six ouvriers. C’est peut-être parce que la perspective de la culture d’osier a été abandonnée, qu’il devenait alors moins crucial pour eux de loger près de l’étang du Fourneau. C’était d’ailleurs sans doute aussi bien, sinon mieux, d’habiter plus près du bourg de Joué-du-Bois, cela ne pouvait que faciliter le commerce.

De l’apogée au déclin de l’activité

En 1891, Théodore Bidault est toujours ouvrier vannier, il est veuf de sa première femme décédée trois ans auparavant, et il réside chez Jean Lepoury à la Fontenelle[24]. Son demi-frère, Eugène Bidault marié avec Lucie Catois[25], travaille probablement déjà aussi pour Jean Lepoury. En 1896, en plus des frères Bidault, l’effectif compte Eugène Lepage, le fils de Louis.

Début 1901, Jean Lepoury décède[26]. Il semble que l’affaire soit alors reprise par Théodore Bidault, puisque cette même année ce dernier n’est plus recensé comme ouvrier vannier mais en tant que patron et il travaille, au village de la Fontenelle, avec les mêmes ouvriers que Jean Lepoury. Théodore sera patron au moins jusqu’en en 1911[27]. Son fils Émile, né en 1900 à Joué-du-Bois, sera encore vannier en 1928, au village de la Barrillère. On le trouve cité comme tel dans les registres d’État Civil des années 1924, 1925 et 1928. Toutefois, en 1929, il est mentionné comme cantonnier, signe sans doute du déclin de l’activité. Quant à Eugène Bidault, comme on l’a vu, en 1937 cela faisait 58 ans qu’il était au service de la maison Lehodey.


Le boom de la vannerie artisanale a atteint son apogée au début du XXe siècle. Ensuite, les petites unités comme celles de Joué-du-Bois vont peu à peu disparaître, subissant la concurrence d’entreprises plus concentrées ainsi que celle d’importations de vanneries des pays asiatiques, d’Europe de l’Est et d’Espagne. Elles seront également victimes de l’apparition de nouveaux emballages, en bois (cageots), aluminium, carton et plastique, qui vont diminuer l’intérêt pour l’osier. Un siècle après l’arrivée des premiers vanniers, Albert Lepoury, petit-fils de Jean[28], sera le dernier à exercer cette activité. Il employait un ouvrier. D’après Yvonne, sa fille, il était allé apprendre son métier à Rémilly-sur-Lozon et y avait travaillé quelques temps avant de s’installer définitivement au village de la Fontenelle. Dans les années 40 il proposait, entre autres, des berceaux, en tout c'est ce qu'indique l'en-tête de ses courriers. Albert a pris sa retraite dans la fin des années 60.

 


Villages de résidence des vanniers de la Chaux et de Joué-du-Bois [29]

Année 1866                 Le Fourneau - Joué-du-Bois

Non

prénom

profession

âge

lieu de naissance

LEPOURY

Jean

vannier

29

Le Mesnil-Vigot (50)

TOUROUDE

Jean Louis Marin

vannier

31

Rémilly-sur-Lozon (50)

LEPAGE

Louis Marin

vannier

22

Rémilly-sur-Lozon (50)

Année 1872                 Le Fourneau - Joué-du-Bois

LEPOURY

Jean

vannier

35

Le Mesnil-Vigot (50)

GINARD

Michel

ouvrier vannier

18

Rémilly-sur-Lozon (50)

BUCAILLE

Jean

ouvrier vannier

22

Rémilly-sur-Lozon (50)

Le Fourneau - La Chaux

LEPAGE

Louis

ouvrier vannier

28

Rémilly-sur-Lozon (50)

LEPAGE

Charles

ouvrier vannier

17

Rémilly-sur-Lozon (50)

Année 1876                 Le Fourneau - Joué-du-Bois

LEPOURY

Jean

vannier

40

Le Mesnil-Vigot (50)

BIDAULT

Théodore

ouvrier vannier

20

Joué-du-Bois (61)

LAMPÉRIÈRE

Jean

ouvrier vannier

22

Le Grais (61)

LAMPÉRIÈRE

Théophile

ouvrier vannier

13

Le Grais (61)

CAVELOT

Michel

ouvrier vannier

14

Le Hommet d'Arthenay (50)

BAGOT

Victor

ouvrier vannier

17

Flers (61)

Le Fourneau - La Chaux

LEPAGE

Louis

ouvrier vannier

31

Rémilly-sur-Lozon (50)

La Touche - La Chaux

BIDAULT[30]

Théodore

ouvrier vannier

20

Joué-du-Bois (61)

Année 1881[31]              La Fontenelle – Joué-du-Bois

LEPOURY

Jean

vannier

45

Le Mesnil-Vigot (50)

DECHALOU

Louis

ouvrier vannier

13

Joué-du-Bois (61)

LAMPÉRIÈRE

Alphonse

ouvrier vannier

23

Le Grais (61)

BIDAULT

Théodore

ouvrier vannier

25

Joué-du-Bois (61)

LIOUST

Frédéric

ouvrier vannier

15

?

BIDAULT

Eugène

ouvrier vannier

18

Joué-du-Bois (61)

FLÉCHARD

Alphonse

ouvrier vannier

15

Joué-du-Bois (61)

Année 1886                 La Fontenelle – Joué-du-Bois

LEPOURY

Jean

vannier

49

Le Mesnil-Vigot (50)

La Grimaudrie – Joué-du-Bois

BUCAILLE

Jean Paul

ouvrier vannier

36

Rémilly-sur-Lozon (50)

Le Fourneau -  La Chaux

LEPAGE

Louis

ouvrier vannier

42

Rémilly-sur-Lozon (50)

LEPAGE

Eugène

ouvrier vannier

14

La Chaux (61)

BIDAULT

Théodore

ouvrier vannier

30

Joué-du-Bois (61)

Année 1891                 La Fontenelle – Joué-du-Bois

LEPOURY

Jean

vannier

54

Le Mesnil-Vigot (50)

BIDAULT

Théodore

ouvrier vannier

34

Joué-du-Bois (61)

Les Rochers – Joué-du-Bois

BIDAULT

Eugène

ouvrier vannier

28

Joué-du-Bois (61)

Le Fourneau – La Chaux

LEPAGE

Louis Auguste

ouvrier vannier

47

Rémilly-sur-Lozon (50)

LEPAGE

Eugène Louis

ouvrier vannier

18

La Chaux (61)

Année 1896                 La Fontenelle – Joué-du-Bois

LAINÉ

Eugène

vannier

36

Joué-du-Bois (61)

LEPOURY

Jean

vannier

59

Le Mesnil-Vigot (50)

LEPAGE

Eugène

ouvrier vannier

23

La Chaux (61)

BIDAULT

Théodore

ouvrier vannier

39

Joué-du-Bois (61)

BIDAULT

Eugène

ouvrier vannier

31

Joué-du-Bois (61)

Le Fourneau – La Chaux

LEPAGE

Louis Auguste

ouvrier vannier

51

Rémilly-sur-Lozon (50)

LEPAGE[32]

Eugène Louis

ouvrier vannier

23

La Chaux (61)

Année 1901                 La Fontenelle – Joué-du-Bois

BIDAULT

Théodore

vannier (patron)

44

Joué-du-Bois (61)

LÉVEILLÉ

Modeste

ouvrier vannier

30

Magny-le-Désert (61)

LEPAGE

Eugène

ouvrier vannier

26

La Chaux (61)

BIDAULT

Eugène

ouvrier vannier

37

Joué-du-Bois (61)

Le Fourneau – La Chaux

LEPAGE

Louis

vannier (patron)

56

Rémilly-sur-Lozon (50)

Année 1906                             La Fontenelle – Joué-du-Bois

BIDAULT

Théodore

vannier (patron)

49

Joué-du-Bois (61)

LEPAGE

Eugène

ouvrier vannier

31

La Chaux (61)

BIDAULT

Eugène

ouvrier vannier

36

Joué-du-Bois (61)

Le Fourneau – La Chaux

LEPAGE

Louis

vannier

62

Rémilly-sur-Lozon (50)

Année 1911                             Gourbe – Joué-du-Bois

LEGENDRE[33]

François

ouvrier vannier

45

Joué-du-Bois (61)

La Fontenelle – Joué-du-Bois

BIDAULT

Théodore

vannier (patron)

54

Joué-du-Bois (61)

BIDAULT

Eugène

ouvrier vannier

41

Joué-du-Bois (61)

             Le Fourneau – La Chaux

LEPAGE

Louis

vannier

57

Rémilly-sur-Lozon (50)

 



[1] « Joué-du-Bois, paroisse, fiefs, commune, du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle », Abbé Constant Macé, 1895.

[2] La  disparition de ce type de métallurgie est due notamment aux perfectionnements des procédés et méthodes de fabrication qui, dans les années 1830-1850, ont transféré la production vers des grandes usines. Ensuite, les traités de libre-échange signés en 1860 sont venus donner le coup de grâce à ces forges qui fonctionnaient pour la plupart au bois. Sur ce sujet, notamment pour les forges de l’Ouest de la France, se reporter à l’ouvrage de François Dornic « Le fer contre la forêt », édition Ouest-France, 1984.

[3] Dans ce texte nous utiliserons indifféremment le Fourneau, pour traiter  les  deux lieux homonymes limitrophes qui sont situés l’un, sur la commune de  Joué-du-Bois, l’autre, sur celle de la Chaux.

[4] « Dictionnaire du pays d’Argentan. Joué-du-Bois », Xavier Rousseau, in « Le Pays Bas Normand », septembre 1968, n° 3 (109), pp. 1-24.

[5]  Le Lozon est une rivière, affluent de la Taute, dans le département de la Manche. 

[6] Dès le XIIIè siècle l’osier est cultivé dans la vallée du Lozon

[7] Désirée Dubosq, la fille d’Auguste, épousera le 18 mai 1886 Alfred Lehodey. En 1901, ce dernier continuera l’entreprise créée par son beau-père et qui existe encore aujourd’hui à Rémilly-sur-Lozon sous le nom de Lehodey Vani-bois. L’entreprise a ainsi fêté ses 150 ans en 2014 (voir à ce sujet l’article du « Journal Côté Manche », 16 décembre 2014 : « 150 ans qu’ils tressent l’osier »)

[8]  Notamment dans les actes d’état civil où il est cité, celui du mariage de sa fille par exemple.

[9] « La culture et le travail de l'osier dans la vallée du Lozon de 1850 à 1914 », Cécile Berthet, « Annales de Normandie », 1970, Vol. 20, n° 1, pp. 41-57

[10] Le fendoir est un outil généralement en buis servant à fendre l'osier.

[11] Située à l’ouest d’une ligne Saint-Lô - Carentan, la commune de Rémilly-sur-Lozon se trouve à environ 120 km de Joué-du-Bois.

[12] Entre la date de leur mariage, le 21 juillet 1864 à Rémilly-sur-Lozon (A.D. de la Manche, Remilly-sur-Lozon, registre d’état-civil), et la naissance de leur enfant.

[13] Journal ‘L’Ouest Éclair’, 2 février 1937, page 4

[14] Opus cité.

[15] Une fille, Modeste Rosalie Marie née le 9 décembre 1865 à Joué du Bois (A.D. de l’Orne Joué-du-Bois, registre d’état-civil).

[16] A.D. de l’Orne, Joué-du-Bois, Liste nominative du recensement, 1866.

[17] Il faut planter plus de 100.000 pieds pour un hectare d'oseraie. La pousse s'effectue en trois mois, période pendant laquelle le plant atteint 2,50m. Autrefois, l'osier était récolté pendant les mois d'hiver, en tout cas avant la montée de la sève. Ses branches étaient écorcées, trempées, puis séchées longuement au soleil. Il était ensuite mis en bottes de 20 à 30 kg.

[18] A.D. de l’Orne, Joué-du-Bois, Liste nominative du recensement, 1872.

[19] Dans les listes de recensement de Joué-du-Bois, A.D. Orne

[20] Il est avéré que ce Louis Lepage - Louis Auguste sur son acte de mariage - est la même personne que Louis Marin Lepage recensé en 1866 chez Jean Lepoury. Comme ils étaient nouveaux arrivants dans la commune, le préposé au recensement aura probablement fait une confusion avec l’autre vannier recensé en même temps : Jean Louis Marin TOUROUDE

[21] Louis Auguste Lepage et Marie Ambroisine Lagrue se sont mariés le 8 aout 1869 à la Chaux (A.D. de l’Orne, La Chaux, registre d’état-civil).

[22] Théodore Bidault est ouvrier chez Jean Lepoury depuis au moins 1876.

[23] Théodore Isidore Bidault et Marie Célina Lagrue se sont mariés le 29 janvier 1883 à la Chaux (A.D. de l’Orne, La Chaux, registre d’état-civil).

[24] Du moins il est recensé dans la même maison à la Fontenelle. Cette proximité avec Jean Lepoury, renforce l’hypothèse qu’il prenne la suite de ce dernier après son décès, dix années plus tard.

[25] Le 25 novembre 1888 à Joué-du-Bois (A.D. de l’Orne, Joué-du-Bois, registre d’état-civil).

[26] Le 31 janvier 1901, à l’âge de 64 ans (A.D. de l’Orne, Joué-du-Bois, registre d’état-civil).

[27] A.D. de l’Orne, Joué-du-Bois, Listes nominatives du recensement, 1901 et 1911.

[28] Albert Lepoury est né le 7 juin 1900 à Joué-du-Bois, il y est décédé à l’âge de 87 ans le 20 février 1988 (A.D. de l’Orne, Joué-du-Bois, registre d’état-civil).

[29] Les informations qui suivent ont été relevées dans les listes nominatives des recensements conservées par les A.D. de l’Orne, sauf certains lieux de naissances provenant des registres d’état-civil.

[30] En 1876, Théodore Bidault, apparait à la fois sur la liste de Joué-du-Bois et sur celle de la Chaux.

[31] En 1881, pour la Chaux, la liste nominative du recensement n’est pas accessible ou a disparu. Mais on peut considérer qu’au moins Louis Lepage y était vannier (son fils Eugène, qui sera plus tard également vannier, n’avait alors que 9 ans).

[32] Comme pour Théodore Bidault en 1876, Eugène Lepage apparait à la fois sur la liste de Joué-du-Bois et sur celle de la Chaux en 1896.

[33] Son patron est Théodore Bidault.