L'équipe de la J.A. Carrouges : 24 Galpin, 25 Leguey, 26 Hay, 27 Amelin, 28 Chevalier
Le dimanche 25 mars 1912 à Bellevue dans l’ouest parisien, sur 10 kilomètres, se dispute le championnat annuel de cross-country organisé par la FGSPF[1]. Cest la 9e édition de ce National des patronages. Douze régions sont représentées par 83 coureurs. La Jeanne d’Arc de Carrouges est la seule société de l’Union régionale de l’Orne a avoir envoyé des coureurs qui se présentent avec un maillot blanc rayé ciel.
Le départ a lieu à 15 heures au bas de l’Avenue du Château. Le circuit se poursuit dans les sous-bois des Fonceaux puis aborde une série de croupes et de ravins (de véritables montagnes russes) qui conduisent à l’Étoile de Sèvres pour rentrer par de nouveaux sous-bois au point de départ[2].
Dès le départ, Charles Galpin de la J.A. Carrouges prend la tête de la course, il ne la quittera plus[3]. Après 40 minutes et 50 secondes d’effort il triomphe devant les 76 autres coureurs qui terminent l’épreuve, et il est alors déclaré Champion de France. Au classement par équipes, remporté par l’Arago Sports Orléanais, la J.A Carrouges se classe 6e sur 24.
Les dix premiers de la course :
1er Galpin (Jeanne d’Arc de Carrouges)
2e Dufossé (Espérance de Versailles)
3e Grandjean (Etoile des Deux-Lacs, Paris)
4e Vignaud (France des Lilas)
5e Ginouvez (Etoile des Deux-Lacs, Paris)
6e Prudhomme (Arago Sports Orléanais)
7e Degrigny (Arago Sports Orléanais)
8e Basseville (Jeune Garde de Saint-Quentin)
9e Pelletier (Jeunes d’Arcachon)
10e Givet (Union Colbert de Seigneulay)
…
Le classement des autres coureurs de Carrouges : Jules Leguey termine 23e, Louis Amelin 51e, Émile Hay 59e et Chevalier 68e. Leguey aurait terminé dans les 6 ou 8 premiers sans un accident qui lui a causé 7 à 8 minutes de retard nous rapporte le Journal de l’Orne[4].
Les coureurs de la J.A. Carrouges
En 1912, Charles Galpin, natif de Boucé, est le vétéran de l’équipe, il a 28 ans. Il est journalier et habite avec sa femme et ses deux enfants à la Corbinière, un village de la commune du Ménil-Scelleur (entre Boucé et Carrouges). Il est décédé en 1969 à Carrouges
Émile Hay, né aux Faux à Ciral, a 25 ans en mars 1912. Il est maréchal-ferrant, et il vient tout juste de se marier[5]. Dans les années 1920 il travaillera au Haras-du-Pin. Au début des années 1930, on le retrouve brigadier à la station du Haras à Carrouges.
Jules Leguey a 20 ans. Natif de Carrouges, il est alors domestique chez un cultivateur à Fiaudre, commune de Sainte-Marguerite-de-Carrouges. Sans doute très actif dans la société la Jeanne d’Arc de Carrouges il est signalé comme moniteur[6]. Plus tard il sera épicier. Il est décédé en 1956 à Argentan.
Louis Amelin est né à Carrouges, il a 18 ans et demi en mars 1912. Il habite, avec ses parents cultivateurs, aux Arcis à Chahains. La mention honorifique ‘Mort pour la France’ lui sera décernée après son décès le 14 février 1916 lors de combats à Maisons-en-Champagne dans la Marne.
Alphonse Chevalier, le plus jeune de l’équipe, a à peine 16 ans. Il habite chez ses parents, rue Saint-Martin à Carrouges.
[1] Fondée en 1898, la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) regroupe les clubs sportifs mis en place au sein des patronages catholiques. En 1947, elle devient la Fédération sportive de France et, depuis 1968, la Fédération sportive et culturelle de France.
[2] Journal de l’Orne, 30 mars 1912, page 4.
[3] La Croix, 26 mars 1912, page 3.
[4] Journal de l’Orne, édition citée.
[5] Le 6 février 1912 à Lalacelle (Orne) avec la demoiselle Marie-Louise Émilienne Molay.
[6] Journal de l’Orne, édition citée.

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